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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 18:47

Epilogue, ou comment la fin apparaît parfois comme un commencement

 

Je venais de terminer l’écriture de « Perspective et simultanéité », travail qui m’avait occupé de manière continue depuis les derniers jours de décembre 2012, lorsque je fis la découverte de l’interprétation relationnelle de la mécanique quantique par le physicien Carlo Rovelli (« Relational Quantum Mechanics », Pittsburg, 1997). Cette lecture fut une révélation qui me replongea au tout début de ma recherche, au moment où j’intitulai ma première étude « L’interprétation de la relativité »[1](avril 1988). Choisir ce titre, c’était bien sûr poser le problème de la lecture de Bergson mais aussi celui de la lecture des physiciens eux-mêmes à propos de la relativité tout comme à propos de l’interprétation de la mécanique quantique. A partir de là, et à l’écart des sentiers de l’université, j’ai essayé de me frayer un chemin, chemin qui me conduisit en 1995 au célèbre Dialogue de Galilée[2].

La lecture de l’article de Carlo Rovelli fut pour moi lumineuse, et comme avec ce qui touche à la lumière, c’est l’expérience exaltante qu’en effet, le temps peut ne pas exister… Carlo Rovelli a su formuler du côté de la physique le rapprochement entre l’interprétation du formalisme de Lorentz et l’interprétation de la mécanique quantique. Son analyse de 1997 rejoint celle que j’explorais du côté de l’histoire des sciences en un point crucial qui est la relativité galiléenne exprimée la première fois en italien :

 

« SALVIATI : lo l'ho per piu antica ; e dubito che Aristotile, nel pigliarla da qualche buona scuola, non la penetrasse interamente, e che pero, avendola scritta alterata, sia stato causa di confusione, mediante quelli che voglion sostenere ogni suo detto : e quando egli scrisse che tutto quel che si muove, si muove sopra qualche cosa immobile, dubito che equivocasse dal dire che tutto quel che si muove, si muove rispetto a qualche immobile, la quai proposizione non patisce difficultà veruna, e l'altra ne ha molte… »

 

Carlo Rovelli rend de manière fidèle dans son article « Relational Quantum Mechanics » l’italien de Galilée quand il écrit en anglais : « … an object has a velocity with respect to a certain observer… ». L’originalité de la définition galiléenne du mouvement retrouve ainsi toute sa puissance heuristique et permet à Carlo Rovelli d’éclairer le formalisme de la mécanique quantique, comme le fit Einstein avec le formalisme de Lorentz.

Last but not least… ce rapprochement inattendu permet d’espérer un nouveau commencement et l’amorce d’un dialogue entre physique et philosophie.

                                                                 

                                                           Dunkerque, le 1er décembre 2013

                                                                           Laurent Lefetz 



[1] Bergson aujourd’hui, 1-2-3

[2] Bergson aujourd’hui, 4 et suivants

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