AMI LECTEUR

C’est donc sous l’avatar de l’arbre que je confierai désormais de nouvelles « feuillaisons ».

 Car y a-t-il ici quelque chose de « nouveau » ? Comme l’a écrit Francis Ponge, l’arbre qui s’évertue, incorrigible en cela, à produire encore et toujours de nouvelles feuilles, finit par voir sa limite dans l’inexorable répétition du Même, l’éternel retour de l’être et de son anéantissement.

« L’on ne sort pas des arbres par des moyens d’arbres. »

Ces feuilles ne font donc que présenter une nouvelle fois ce qui a percé en 1988 avec « L’interprétation de la relativité » (Revue philosophique de la France et de l’Etranger) et s’est déployé en novembre 2005 à l’ENS sous la forme de « Durée ou simultanéité » (colloque « Einstein chez les philosophes »).

Ces feuilles, encore vertes et pleines de sève, témoins nouveaux d’une vérité à chaque fois un peu plus vieille et lointaine, une vérité qui se répète et se recouvre dans un horizon indicible, finiront par retomber dans le cercle du Même. Avant cela, ami lecteur, taille, élague, lis... Corrige et fais rentrer dans ton propre cercle les excroissances d’un arbre « incorrigible » qui se prépare déjà à un nouveau silence :

« Laissons tout ça jaunir, et tomber. Vienne le taciturne état, le dépouillement, l’AUTOMNE. »